La revue Phœnix se propose de poursuivre et développer un travail entrepris de longue date et qui, sans remonter peut-être jusqu’à l’ancêtre Fortunio, en 1914, prenne en compte ce que furent successivement Les Cahiers du SUD, puis SUD, et enfin Autre SUD. Ces revues littéraires ont toutes été créées à Marseille dans une optique certes méditerranéenne, mais furent internationalement connues, et accueillirent bon nombre des plus grandes signatures, tant françaises qu’étrangères. Cette filiation non exclusive mais clairement revendiquée n’est pas démentie par la disparition du nom SUD dans son titre, ni par le visage de son conseil de rédaction, qui se répartit aujourd’hui entre Marseille et Paris. Il nous a paru que, s’il fallait conserver la mémoire de nos origines, nous disposions d’autres moyens pour cela que reprendre un titre incontestablement célèbre, mais qui devenait une sorte de scrupule, alors que le nouveau nom devait prendre en charge une continuité tout en signalant une volonté d’indispensable rupture.

Accordant sa plus grande part à la poésie, française comme étrangère, la revue Phœnix se donne pour projet de servir la littérature vivante sans exclusive, dans sa vitalité et sa diversité, et souhaite développer de fructueux échanges avec les autres littératures, les autres formes d’expression créatrice. Par-là, elle espère témoigner de la nécessité, pour l’écrivain comme pour le poète, de faire résonner dans son travail les grandes questions que lui pose son temps.