N° 30, hiver 2019 – Ecrivain invité
André Velter
Né le 1er février 1945 à Signy l’Abbaye dans les Ardennes, André Velter publie son premier livre (Aisha *), en compagnie de Serge Sautreau. Il est l’auteur d’essais (avec Marie-José Lamothe) : Le Livre de l’outil, Les Outils du corps, Les Bazars de Kaboul, Ladakh-Himalaya. Principaux ouvrages de poésie : Passage en force, Étapes brûlées, Ouvrir le chant (Le Castor Astral / Écrits des Forges), l’Enfer et les fleurs (Fata Morgana), L’Arbre-Seul, Du Gange à Zanzibar, le Haut-Pays, Zingaro suite équestre, Le septième sommet, L’amour extrême, Une autre altitude (ces trois derniers titres étant dédiés à Chantal Mauduit), La vie en dansant, Au Cabaret de l’éphémère, Midi à toutes les portes, Extases avec Ernest Pignon-Ernest (Gallimard) et Tant de soleils dans le sang (Alphabet de l’espace).
André Velter partage son activité entre les voyages au long cours (Afghanistan, Inde, Népal, Tibet) et la mise en résonance des poésies du monde entier. Sur France Culture, il a créé Poésie sur Parole (1987-2008). Il a également animé Agora (de 1995 à 1998), Poésie Studio (de 1997 à 1999) et les Poétiques, enregistrées chaque mois en public au Théâtre du Rond-Point, avec Claude Guerre (de 1995 à 1999). Orphée Studio, poésie d’aujourd’hui à voix haute, livre-témoignage sur l’expérience des Poétiques a été publié en Poésie/Gallimard. De 2002 à 2004, douze soirées d’Orphée Studio ont été enregistrées en public au Théâtre de l’Aquarium toujours au côté de Claude Guerre. Les chroniques littéraires d’André Velter dans Le Monde s’attachent surtout à l’Orient. Il dirige, chez Gallimard, la collection Poésie/Gallimard. Toute son œuvre poétique est vouée au souffle, à la révolte, à l’amour sauvage, à la jubilation physique et mentale. Résolument attaché à la “voix haute”, il tente d’inventer une oralité nouvelle, créant régulièrement avec comédiens et musiciens de vastes polyphonies. Principaux disques édités : Ça Cavale, Le Grand Passage, Jérusalem 2000, La Traversée du Tsangpo, La Faute à qui, Décale-moi l’horaire. Il a reçu le “Goncourt / Poésie” en 1996.
* réédité chez Gallimard en 1998.
Collioure, septembre 2011, © Sophie Nauleau
BIBLIOGRAPHIE
On trouvera une bibliographie exhaustive sur le site d’André Velter :
http://www.andrevelter.com/biblio.htm
EXTRAITS
Saisons
Les copains taoïstes vagabondent
Entre ferveur et disgrâce,
Couverts de brocart ou de haillons,
C’est selon les saisons.
À l’écart jusque dans la mêlée,
Ils pratiquent la présence de loin en loin :
Celle des oiseaux qui ne se posent
Qu’en zone d’embarquement.
Aujourd’hui on dirait qu’il savent
Se ranger des voitures
Ou raccrocher les gants,
Au gré des coups du sort,
Histoire de brouiller les incartades et les pistes.
Présage
Il est un secret du jour,
Surtout au crépuscule,
Quand l’or du ciel en vient à se noyer
Dans l’or du vin.
On laisse alors aller la lumière,
Qui se déplie,
Qui se déploie,
Et la vie débridée va de soi.
André Velter