N° 8, décembre 2012 – Prix Léon-Gabriel GROS
Jacques Ferlay
D’origine savoyarde, né en 1929 à Paris, il y réside une trentaine d’années. Initialement formé à un métier manuel il ne cesse de développer ses connaissances, professionnelles, scolaires, puis universitaires. La Marine Nationale le recrute en qualité de Conseiller du Travail, il s’installe donc à Toulon, une dizaine d’années, et devient membre associé de l’Académie du Var. Puis il exerce comme psychologue du travail à Aix-en-Provence, où il est chargé d’enseignement à l’Université d’Aix-Marseille, en psychologie, ainsi qu’à l’Institut de Criminologie.
Depuis l’âge de 17 ans, Jacques Ferlay est habité par la Poésie. Il n’a cessé de lire et fréquenter les poètes. Dès ses premiers écrits on devine, à travers une sensibilité pudique et l’originalité des images, cette magie verbale due à une puissante maîtrise d’une langue ferme et harmonieuse. Rarement gratuite mais toujours tournée vers l’autre, ce lecteur potentiel, l’écriture est pour lui nécessité, mais aussi fruit d’une lente maturation, d’un ascétique dépouillement. Son style est concis, incisif, souvent elliptique. Son originalité : la puissance d’évocation, la richesse des images. L’humour y est souvent sous-jacent, mais jamais de trivialité ni de vulgarité. Si la violence transparaît dans ses écrits, elle est tempérée par un optimisme viscéral, une espérance que la vie ne saurait étouffer.
Définir le style de Jacques Ferlay, poète érudit à l’humour insidieux, n’est pas chose aisée, tant il est non conformiste, c’est-à-dire lui-même. Sachant maîtriser le sonnet, la strophe classique bien frappée, maniant avec efficacité de somptueux alexandrins, il est très à l’aise dans le vers libre ou la prose poétique, comme aussi dans les exigeantes contraintes du “haïku”, ou du “tanka”, d’inspiration japonaise. C’est précisément un de ses recueils de haïku qui vient de remporter le prix de poésie décerné par la Revue Phœnix, sous le titre de Flacons solubles. Ce titre traduit bien le souci de Jacques Ferlay : l’important n’est pas le poète, mais ce qu’il révèle.
Marié, père de famille, il réside à Meyreuil, dans une bastide provençale, en pleine campagne où il aime cultiver son jardin, créer des parterres multicolores destinés à traduire, d’une autre manière, le chant de la terre. La poésie demeure, pour lui, un universel chant d’amour.
De ses œuvres récentes, parmi lesquelles plusieurs livres d’artistes, on peut citer :
Flacons solubles (tanka) (et quelques extraits de “Empire animal”, Phœnix, N° spécial, 2012
Sablier palmipède (prose et haïku, illustrés de “sumi-e” à l’encre de chine, L’Amourier, 2007
Le gâteau finit de cuire (haïku), L’épi de seigle 2006
Aller simple (Poèmes), La Lucarne Ovale, 2005
Paris multiple et seul (Haïku), Encres Vives, 2005
Et à paraître sous peu :
Vieillir est un jeu d’enfant (haïku), suivi d’Andiamo (haïku), chez L’Amourier.