N° 31, printemps 2019 – Ecrivain invité
Marie Rouanet
Ancienne élève de l’École normale d’institutrices, elle a commencé une carrière de chanteuse (1971-1976), puis a été déléguée au patrimoine à la mairie de Béziers.
Auparavant, elle fut enseignante de lettres classiques (comme son mari Yves Rouquette) . Le hasard des nominations les conduisit dans les années 1964-1965 au Lycée Joubert à Ancenis, Loire-Atlantique.
En 1995 elle quitte sa ville natale pour s’établir à Camarès dans le Rouergue d’où est originaire son mari Yves Rouquette. Elle y écrit La Cuisine amoureuse, courtoise et occitane1, première version du Petit traité romanesque de la cuisine, et une apologie de la vie citadine dans La Douce chair des villes.
Elle a écrit une quarantaine de dont on romans, d’essais, de chroniques et de chansons) trouvera une liste ici :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Rouanet#Bibliographie
© Esby
EXTRAITS
Ombre
L’ombre qui côtoie toujours la lumière n’est pas les ténèbres.
Elle est l’intimité nécessaire aux mystères éblouissants : Annonciation, Amour,
naissance du végétal, de l’animal, du petit homme.
L’ombre ouate toute éclosion.
Cette ombre n’est pas noire, n’est pas l’obscurité totale,
mais verdelette pour les feuillages, rose ou bleutée pour les fleurs,
rouge dans les ventres, autour du fœtus,
translucide dans la chrysalide du papillon « monarque »,
étui de jade cerclé d’or. la nuit elle-même est remplie de lumières.
L’ombre du sarcophage, dans l’ombre d’un ou plusieurs sarcophages
plus grands, tous les bandages entourent de blanc
et de peintures éclatantes ce qui est appelé à une autre vie.
Les ombres rayonnent des mystères qu’elles protègent.
Marie Rouanet