Note de lecture

Mathieu Nuss, Accro et mélomaniaque, éditions Esdée

Notes de lectures Phoenix/Etienne Faure
Mathieu Nuss, Accro et mélomaniaque, peintures de Thierry Le Saëc, éditions Esdée.

Poète, musicien, revuiste, lecteur critique, entre autres, Mathieu Nuss livre ici un singulier ouvrage aux (toutes neuves) éditions Esdée qui promeuvent la rencontre des artistes et des livres. Un long texte en vers auquel répondent les flambantes et inventives palettes de Thierry le Saëc, peintre et éditeur de livres d’artistes depuis beau temps. Un très vivifiant dialogue de couleurs et de formes compose ce petit ouvrage presque carré, créé avec amour et portant en forme d’accrochage ce beau titre, claquant et radical : Accro et melomaniaque. De quoi s’agit-il ? En un texte finement ciselé le superbe « NB » qui clôt le livre le dit mieux que quiconque avec panache et simplicité :

Un total de 499 noms de
compositeurs défunts, qui sont
en réalité 500 – 1, sans doute il
pourrait s’en compter davantage,
un vers unique à l’adresse de
chacun d’entre eux, qui fixe une
anecdote, un trait de destin ou
de caractère. Une élévation qui
remercie cette pléiade talentueuse
sinon géniale, par allusions
express et touches brèves, ces
compositeurs pour ce qu’ils
ont offert à l’espèce humaine.

Cela donne, sublime litanie en vers libres, un ensemble à l’oreille et à l’œil émouvant, une évocation à l’éclat rare de tous ces morts follement vibrants qui vécurent pour la musique.
Extrait : « Bruch à sa table de travail/Liadov manquant d’assurance/ Spohr que la postérité rétrograde/Furtwängler de peu échappant à la Gestapo/Loewe inspiré par Goethe/Veracini se défenestrant/Wolf et ses crises de folie/ Schredrine et son oreille absolue/Titelouze s’essayant à la poésie… etc.» Un ouvrage vivace et splendide. Il ne reste plus qu’à le mettre en musique.

 

Gérard Macé, Silhouette parlante, éditions Gallimard, par Etienne Faure

Pour celles et ceux qui ont la chance de lire régulièrement Gérard Macé, c’est toujours le sourire aux lèvres qu’ils abordent un de ses nouveaux ouvrages. Car cette voix très distincte, distinguée, feutrée – et même féroce– nous a habitué à lire avec cette légère distance focale entre les lignes de la vie qu’il donne à voir sous forme d’essais, de notes, de déambulations, de colportages…

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François Bordes, Zone perdue, par Anne Mulpas

Zone perdue – fragments d’itinérance. Je reprends ma chronique. Sa première version date déjà d’il y a trois semaines. A L’ours & la vieille grille. Sa deuxième version s’impose après mon cheminement dans l’exposition Rothko. Me voici au troisième temps du texte, à moins que ce ne soit le quatrième, le centième…

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Étienne Faure, Vol en V, éditions Gallimard – par Anne Gourio

Comme on suit, fasciné, la trajectoire des oiseaux migrateurs, le dernier recueil d’Etienne Faure puise dans le ballet aérien de leur « vol en V » un sens de l’élan, du franchissement, du frayage qui se nuance en légères et souples inflexions au fil des espaces traversés à tire-d’aile…

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Frédérique Guétat-Liviani, Il ne faudra plus attendre un train, éditions LansKine – par Étienne Faure

Ce recueil emprunte son titre à l’une des trois parties qui le composent : si c’était le cas, (passe) ; il ne faudra plus attendre un train. En découvrant cette composition, on pense spontanément à un ensemble où viendrait s’intercaler le texte de (passe). Puis l’œil et l’oreille distinguent vite une même voix, dans ces deux pans, deux partis pris formels différents dans le cheminement de l’écriture de Frédérique Guétat-Liviani.

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Le journal des poètes 1/2022 – par Nicolas Rouzet

Le Journal des Poètes, numéro 1 de l’année 2022 – La langue est aussi frontière, nous dit Jean-Marie Corbusier, pratiquer un art, c’est toujours ouvrir quelque chose qui est présent autour de nous. C’est d’un même esprit d’ouverture que témoignent les poètes luxembourgeois auxquels est consacré le dossier présenté par Florent Toniello. Ici les langues dépassent les frontières, elles se chevauchent…

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