Note de lecture
Serge Airoldi, Micmac Mécanic, ed. de l’Attente, par Anne Mulpas
Avant, juste au seuil du Tout premier jour — Jarry & Pasolini. Carpe, écrevisse, tanche… ciel-qui-lit se fait serrer direct par un « lacet magique »*.
Micmac Mécanic.
Quezako ?
Au Tout premier jour, ça commence par une histoire de taille-crayon, un homme en italique qui aime démonter. Un homme en son fatras d’accumulations > empilements de caisses, de cartons, de livres fossilisés (…) des objets qui furent des objets de désirs, des carcasses étranges privées de leur chair mécanique, de leur contenu même (…) une coulescence saugrenue… Heureusement qu’un jour d’entre les jours fut créée la Remington. Ciel-qui-lit au même rythme que l’homme en ses didascalies la soupèse, l’ausculte. Réjouissement de glisser son geste dans le geste de « celui-la ». Geste de démontage et d’appropriation.
Mais pardon, t’ai-je dit « bonjour » ?
Bonjour.
Cadre & Débordement. Qui est en présence lorsqu’on lit ? C’est dans le livre, d’entre les pages. C’est d’au-dedans du crâne. Conscience et mémoire. Ce jaillissement qui vous prend dans sa trame. > page [10] direct cosmos & osmose pour origine(s). Direct Odin matraqué de points d’interrogation, d’exclamation. Mort, victoire, savoir. Colère & folie. Qui représente qui quand on lit ? Qui s’annonce ? S’adresse ? Mais – oh, non, plus d’annonce, plus de conférence, nous (nous ?) en avons soupé des abouchements, des promesses au porte-voix, des éphémérides dilapidés par les doigts pressés, des plannings, des colloques (…).
Nous, il a dit « nous », je ne l’ai pas rêvé.
A peine quelques pas dans le texte, déjà le trébuchement. Ciel-qui-lit sent venir le plaisir de la lutte. Intérieure & extérieure. Tout comme l’homme qui se dit, voilà que pointe la mécanique, une bonne vieille mécanique à démonter tandis que la Francentière écrase tes doigts de pied.
Mécanique poétique, mécanique politique.
Et dès la page {12], la purge est affirmée. Parce que les machines, ça vient de beaucoup trop haut. Parce que, dans le désordre je restitue, pardon > ça taraude, ça bouscule, ça chamboule tout ce qui vient d’en-haut…
Ciel-qui-lit, ESPRIT et cie, suit le flot, ses ruptures, ses rebonds. Éprouve une fois encore le vide au bord. Au bord de la modernité, regardez-la chuter.
Nous déglinguer.
Tant et si bien qu’on vit parfois…machinalement.
Parce que
La machine machine, la machine mâche, mâchonne, la machine marche, massicote, annone, ahane, la machine amoche, faut du pognon mon petit marmiton, un pognon de dingo mon salopiot
Alors qu’est-ce qui vibre, s’effrite de nous, se démonte quand on lit ? Quand on sait, on sent bien que cette voix-là qui vous vient de là-bas était déjà traînant ses guêtres, ses fes…tons dans l’ici. En « revenir au siècle suivant », « s’en finir tout né » qu’il dit. Ciel-qui-lit active les turbines. S’usine aussi. A s’en faire mal au clos. Micmac mécanique, c’est du fondement qui vous revient. Des fonds de raison, des frondaisons qui vous emparent. Alors
ça fait peur tout ça
et pourtant quelque chose se passe (…)
l’Épire est à venir
oooooooh ça fait peur, oui
……….mais du fait qu’il s’écrit, se dit, le plaisir fou de lire-éprouver anime la carcasse. Qu’est-ce qui vous tient, vous jette, vous éprend et repend quand on lit ? Je veux dire là, maintenant dans le
Micmac Mécanic d’Airoldi.
Qu’est-ce qui, qu’est-ce quoi, coît, cooa, croit, croît, croaaaaâ, déplie ses ailes noires et vous emporte, vous avale, vous accable. Vous recale. Vous ramène cependant intégrale sur vos rives.
COEUR, ESPRIT déquillés
mais
revenus en intégralité. Si on ne compte pas la tête dans l’addition, n’est-ce pas ? La tête perdue d’Ivanohé, tu comprends ? qu’il dit l’homme qui se plie, déplie dans ses didascalies, tout souriant de coin à sa Remington, parce que c’est pas parce qu’on est déglingué qu’on se démonte si facilement — vous comprenez ?
Vous comprenez qu’on va y arriver d’en finir sans finalité précise à parler de mots, n’est-ce pas ? De ce qui se joue là. Cette folle totalité. Ce qui s’introduit dans les narines, les sinus, les synapses – qui réveille, révèle ce qui gît. Ici gémit, Iphigénie, le voilà le chaos, le besoin de vendanges des mots parce que le flacon, l’ivresse, oui, oui, oui, c’est noté, c’est inscrit mais ce besoin, cette nécessité de mots nouveaux dans le gosier de l’asphyxie > kékonenfait ?
Si ce n’est lire jusqu’à la lie.
Micmac Mécanic.
On en est là, du bout des doigts, des lèvres, de la langue ventriculaire, cellulaire, au bord. Au bord du mystère. Ce mystère que nous avons élaboré pierre après pierre, machine après machine, engin après engin, ce tapon dont nous avons obstrué l’âme du canon (…) Ciel-qui-lit lâche un instant le livre, se retrouve nez-à-nez- avec du monde au balcon. Ça discute par associations. Ça digresse. Faust s’exalte, Dieu mènerait l’action. « Deux âmes pour un seul sein ». DÉSIR pousse à tout prendre pour n’être pas en reste. Homme de trop, homme de peu. Qui survient, qui advient quand on lit ? Oraison du redéploiement. L’homme des didascalies, du « je » mécanique, démonte ce qui le constitue dans un geste d’une folie toute méthodique, seul dans un monde, le sien, le nôtre, ou « tout ce qui est solide se volatilise »*.
Mimac Mécanic
& puis la chute — encore.
Alors le deuxième jour. Le Gers & la Patagonie. La vocation de l’utopie. Est-ce que ce qui parle appelle ? Ça suffit-il d’écrire, de lire, de dire pour que ça vienne ? Quoi ? Je ne sais pas, pré-ci-sé-ment. L’entente ? Une entente sous-entendue comme des quartiers d’orange, des lanières de monde collées comme des soleils. Dans la décharge, des ombres lumineuses : Pétrarque, Duras, Proust…
J’évoque, en désordre Airoldi.
Je déforme, peut-être, pardon.
aaaaaahhhhhh les formes
les formes les formes les formes les formes
qu’il dit
l’homme que ciel-qui-lit n’appréhende qu’entre didascalies quand maintenant le troisième jour & le sable dans les yeux & les serrures à démonter & les loupes & la fantaisie, le lieu où il pleut.. tu sais ? Et ça monte, se démonte quand tu l’entends-lis, l’homme-là, ses adresses sans rue, sans lieu pré-ci-sé-ment mais indexées à ta carte-mémoire comme il faut, se doit, se doigte comme un baraki. Bara-quoi ? Je ne sais, je retourne au gosier, au nid, là où « ça » se coince, se défait……
aaaaahhhh, qu’il dit.
T’ai-je dit, bonjour ?
C’est important, ça y joue déjoue quand on lit, ça vous rappelle entre deux paragraphes du Troisième jour qu’il faut mourir, du moins que ça s’interroge le mourir — tout équipé qu’on soit
ah oui… il faut mourir
c’est ça ? il faut mourir ?
c’est… ça ?
Et tout comme ciel-qui-lit, tout comme l’homme en ses didascalies se perd dans ses pensées, un livre entre les mains, vous vagabondez. Comme une « dernière bande », une « nuit juste avant les forets ».
Comme un singe fait et défait les paragraphes tandis que quelque part plus loin, au cinquième, sixième jour ou bien un tout autre jour, dans les viscères d’ESPRIT une mouche bavasse sur la mécanique du drame.
T’ai-je vraiment dit, bonjour ?
Peut-être que tout est là. Reconstituer le dialogue entre la « chose éteinte » et la « matière vive ». Parce que c’est quelque chose quand même que d’associer à la voyelle près, à la consonne exacte, la chose & le mot pour la désigner
ça c’est une chance. Alors je vous laisse lire
Micmac Mécanic d’Airoldi.
Par Anne Mulpas
* Le Gai Savoir, Friedrich Nietzsche, collection Garnier-Flammariion
* * Tout ce qui est solide se volatilise, l’expérience de la modernité, Marshall Berman, ed. ENTREMONDES, 2018.
Christophe Mahy, Au bout du compte, suivi de L’âme au large, Gallimard, par Étienne Faure
C’est en deux titres que le nouveau recueil de Christophe Mahy se présente : Au bout du compte, suivi de L’âme au large. Des titres qui s’apparenteraient de prime abord à un bilan et à un éloignement en périphérie de la vie, vers ses embouts : l’enfance et la mort…
Filippo De Pisis, Mais un peu de ta grâce, traduction Franck Merger, Alidades Bilingues, par Karim De Broucker
Depuis les rives du lac d’Annecy, où est sise la maison d’édition Alidades, un bien joli papillon s’est venu poser sur le bord de nos mains : un choix de poèmes de Filippo de Pisis (1896-1956), d’ordinaire mieux connu comme peintre.
Pierrick de Chermont, M. Quelle, Poèmes en prose avec cinq aquarelles de Marianne K. Leroux, L’atelier du grand Tétras, par Karim De Broucker
Dans ce nouveau livre de poésie, Pierrick de Chermont a le toupet malicieux d’user du terme définir pour présenter son personnage éponyme comme étant « le portrait de celui ou celle qui n’en ont pas », ou bien comme « jardinier, électricien ou homme d’affaires »…
Patrick Chastenet, Introduction à Bernard Charbonneau, La Découverte, par Charles Jacquier
Déjà auteur en 2019 d’une Introduction à Jacques Ellul dans la même collection, Patrick Chastenet livre ici un utile et roboratif petit livre d’initiation aux idées de son compère personnaliste et écologiste gascon, longtemps oublié et méconnu…
Joë Bousquet, Au seuil de l’indicible, éditions Arfuyen, textes rassemblés et présentés par Claude Le Manchec
Il y a tout juste un an paraissait dans le numéro de Novembre-Décembre de la revue Europe un « dossier Joë Bousquet » (1987-1950), présenté par Jean-Gabriel Cosculluela…
Christine Guinard, Ils passent et nous pensent, éditions unicité, par Nicolas Rouzet
Ceux qui passent et nous pensent ce sont ces 450 000 républicains, réfugiés de la guerre civile espagnole, qui traversent à pied les Pyrénées à partir de février 1939, pour arriver en France où ils sont ( mal ) accueillis…
Marilyne BERTONCINI et Wanda MIHULEAC, Sable (Sand), Ed Transignum, par Murielle COMPÈRE-DEMARCY
Ici, le livre de Sable s’écoule comme le temps file entre nos doigts au rythme de la figure maternelle dont la perte ouvre une brèche, franchissable, mais inguérissable, et dont le souvenir avant l’irruption de sa survenue demeure infrangible…
Gaëlle Fonlupt, A la chaux de nos silences, ed. Corlevour, par Anne Mulpas
D’un titre – à l’oeil, ce qu’il cherche à entendre de lui-même et du monde. D’un titre, son pouvoir d’accroche, d’évocation. Ciel-qui-lit, ESPRIT ET CIE flashent quelques images en excès de vitesse…
Panaït Istrati, Présentation des Haïdoucs, L’échappée, par Charles Jacquier
Présentation des Haïdoucs est le troisième volume de la tétralogie de l’écrivain roumain d’expression française Panaït Istrati (1884-1935) Les Récits d’Adrien Zograffi, mais chacun d’entre eux peut être lu séparément et celui-ci ne fait pas exception à la règle…
Justin Delareux, Écrase-mémoire, Pariah, par François Bordes
« Poète n’est pas doué pour habiter le monde, c’est le monde qui l’habite, et fait de lui un éternel passeur d’errances. » Justin Delareux est de ceux-là…
L’Atelier Contemporain, 10 ans, 200 livres, une Maison, par Bernadette Engel-Roux
Aujourd’hui que nous ne recevons (presque) plus de catalogues d’éditeurs (certains se rappellent peut-être ces petits cartons insérés dans chaque ouvrage et qu’il suffisait de remplir et renvoyer pour « être tenu informé de nos publications »…
François Bordes, Zone perdue, par Anne Mulpas
Zone perdue – fragments d’itinérance. Je reprends ma chronique. Sa première version date déjà d’il y a trois semaines. A L’ours & la vieille grille. Sa deuxième version s’impose après mon cheminement dans l’exposition Rothko. Me voici au troisième temps du texte, à moins que ce ne soit le quatrième, le centième…
Alicia Dujovne Ortiz, La Maréchale rousse, par Charles Jacquier
Journaliste, biographe, critique littéraire et romancière, Alicia Dujovne Ortiz, née en 1940 à Buenos Aires, s’est exilée en France en 1978 au moment de la dictature militaire et y vit encore aujourd’hui…
Jean-Patrick Manchette, Derrière les lignes ennemies (Entretiens 1973-1993), par Charles Jacquier
Le lecteur se demandera peut-être pourquoi ce recueil de vingt-huit entretiens avec l’auteur de polars Jean-Patrick Manchette (1942-1995) porte ce titre martial, plus adapté à un traité de stratégie….
Colette Klein, Après la fin du monde, par Sylvestre Clancier
Ce livre préfacé par Antoine Spire, président du PEN Club français, est à la fois beau et fort. Il est même poignant par l’expression poétique de son auteure qui mieux que d’autres sait dire la tragédie de l’humain…
Max Alhau, En d’autres lieux, par Sylvestre Clancier
En d’autres lieux, le nouveau livre /poème de Max Alhau, transporte dans un ailleurs familier celles et ceux qui lisent et apprécient l’œuvre poétique de ce poète contemporain majeur…
Élisée Reclus, Histoire d’une montagne Histoire d’un ruisseau, par Charles Jacquier
En 1869, huit ans après la publication de son premier livre – en dehors des guides de voyage auxquels il a déjà collaboré, Voyage à la Sierra Nevada de Sainte-Marthe –, le géographe Élisée Reclus (1830-1905) publie Histoire d’un ruisseau.
Cécile A. Holdban, Osselets, par Anne Gourio
Poursuivant dans Osselets sa veille attentive du sensible, Cécile A. Holdban offre dans son dernier recueil un ensemble de très brefs poèmes associés en séries…
Matthieu Gimenez, L’étendue de la lumière, par Nicolas Rouzet
L’étendue de la lumière, c’est celle que parcourt le jour, entre l’aube, midi et la nuit, les trois temps qui ponctuent ce recueil. Il y a quelque chose du veilleur chez Matthieu Gimenez.
Julie Nakache, Le sang des filles, par Nicolas Rouzet
L’auteur s’empare du thème de la filiation, celle d’une lignée de femmes : reines-mères-guerrières-sorcières…
Dominique Sorrente, Ici ne tient jamais en place, par Nicolas Rouzet
Pas besoin de vous faire un dessin pour vous dire que Dominique Sorrente est un méditerranéen…
Gérard Bocholier, Vers le visage, Éditions Le silence qui roule, par Hervé Martin
Gérard Bocholier est l’auteur d’une quarantaine de livres de poésie. Il dirige la revue ARPA et est responsable de la rubrique poésie de l’hebdomadaire La Vie.
Florence Delay, Zigzag, par Serge Airoldi
Tout livre de Florence Delay arrive toujours avec son remarquable cortège de vivacité malicieuse, d’ardeur intacte, d’intelligence sans cesse renouvelée
François Migeot, Au fil de la chute, par Pierrick de Chermont
L’écrivain, que peut aussi être le poète, ne se recoupe pas forcément. Par exemple, entre l’essayiste de l’Art Romantique et le poète des Fleurs du mal
Jean Luc Marion, La métaphysique et après, par Pierrick de Chermont
Cet ouvrage, comme souvent chez l’académicien phénoménologue, est un récit fleuve portant sur l’enquête historique d’un concept : celui de la métaphysique
Robert Desnos, Poèmes de Minuit – par Jean-Paul Rogues
On ne peut s’empêcher de penser au dîner où un officier allemand déclare « il paraît que l’on vient d’arrêter vos deux plus grands poétes »
Frédéric Boyer, Évangiles, Gallimard – par Pierrick de Chermont
« Nous vivons en présence d’un Érasme de notre temps et nous ne le savions pas ». Voilà ce que nous nous disions lors d’une soirée suivant un récital de poésie…
Jean-Paul Bota, Lieux, éditions Tarabuste – par Étienne Faure
Voici avec Lieux le dernier recueil de Jean-Paul Bota. Un titre qui ressemble décidément à l’auteur et à toute son œuvre
Sabine Huynh, Elvis à la radio, Maurice Nadeau – par Pierrick de Chermont
Finissant ce récit, je m’écriai pour moi-même : « Que de souvenirs pour une sans-mémoire !
Pierre Bergounioux, La Gorge, Fata Morgana – par Jean-Paul Rogues
Avec La Gorge, Pierre Bergounioux entre dans le cercle de ceux, les rares qui, par leur prose, nous font franchir un seuil…
Ariel Spiegler, Le Mélange de l’eau, Corlevour – par Anne Mulpas
Soir de février — 33e jour d’hiver sans pluie, souffle Iannis devant la Nouvelle Étoile
Au lendemain matin, François notre café-retrouvailles un poème…
Luis Mizon, par Sylvestre Clancier
Notre ami, le poète Luis Mizon, membre de l’Académie Mallarmé, nous a quittés à l’âge de 80 ans, le 30 décembre dernier.
Stéphane Barsacq, Solstices, Corlevour – par Pierrick de Chermont
Faut-il s’intéresser à nouveau à la Morale, entendue comme un pan de la littérature où une voix exprime sa vie intérieure sous forme de monologue, d’interrogations, de quête, de résolutions ; parlant de sa vitalité et de sa misère…
François Sureau, Un an dans la forêt, Gallimard – par Pierrick de Chermont
Blaise Cendrars. Un nom, un un-ivers, et pourtant il dégage une telle prolixité qu’il décourage toute tentative d’approche. En effet, quoi de commun entre la Prose du Transsibérien, Poèmes élastiques, Moravagine, Pâques à New York, L’Or, La main coupé, Petits contes nègres, etc. ?
Ervé, Écritures carnassières, Maurice Nadeau, coll. à vif – par Pierrick de Chermont
S’il est un livre à lire en 2023, c’est bien celui d’Ervé, un récit-témoignage construit par fragments, un texte à hauteur d’homme. Une vie de dignité depuis la DDASS jusqu’aux trottoirs, avec ses défonces, ses couches de vêtements…
Séverine, L’insurgée, L’échappée – par Charles Jacquier
Sympathisante libertaire et proche de Jules Vallès, Sévérine (Caroline Rémy, dite – 1855-1929) fut l’une des premières femmes journalistes. Au cours de sa vie, elle écrira plus de 6 000 articles…
Jack London, La peste écarlate, Libertalia – par Charles Jacquier
Publié en 1912, ce court roman d’anticipation méconnu de Jack London (1876-1916) imagine le sort de l’humanité, ou de ce qu’il en reste, quelques dizaines d’années après qu’elle a été frappée par un virus meurtrier.
Guy Debord, Histoire, L’échappée – par Charles Jacquier
Après les volumes Stratégie, Poésie etc., Marx Hegel (voir Phoenix, n° 32 & 36), ce nouveau volume des fiches de lecture de Guy Debord, conservées à la Bibliothèque nationale de France, est consacré à l’histoire.
Étienne Faure, Vol en V, éditions Gallimard – par Anne Gourio
Note de lectureComme on suit, fasciné, la trajectoire des oiseaux migrateurs, le dernier recueil d’Etienne Faure puise dans le ballet aérien de leur « vol en V » un sens de l’élan, du franchissement, du frayage qui se nuance en légères et souples inflexions au fil des espaces traversés à...
Justyna Bargielska, L’enfant des dons, éditions LansKine – par Étienne Faure
C’est en version bilingue, grand luxe en ces temps, que le sixième recueil de la poète polonaise, Justyna Bargielska, est présenté par Isabelle Macor, traductrice, qui donne quelques repères décisifs en postface pour une entrée en matière dans ces trente-trois textes…
Frédérique Guétat-Liviani, Il ne faudra plus attendre un train, éditions LansKine – par Étienne Faure
Ce recueil emprunte son titre à l’une des trois parties qui le composent : si c’était le cas, (passe) ; il ne faudra plus attendre un train. En découvrant cette composition, on pense spontanément à un ensemble où viendrait s’intercaler le texte de (passe). Puis l’œil et l’oreille distinguent vite une même voix, dans ces deux pans, deux partis pris formels différents dans le cheminement de l’écriture de Frédérique Guétat-Liviani.
Eric Villeneuve, Tache jaune Monochrome bleu Sorte de blanc, éditions LansKine – par Étienne Faure
Eric Villeneuve est-il un grand enfant, nourri aux contes et au Danemark d’Andersen, entre Odense et Skagen ? Cet auteur qu’on a pris l’habitude de lire sous la rubrique « roman », livre ici un recueil un rien hybride qui prend son départ dans la force des mots, leur indépendance, dont, à la source, ceux de « Jensens, Brohus Odense ».
Thierry Romagné, Trois feux de langue, éditions Rehauts – par Étienne Faure
Un recueil qui commencerait par « Ahh, ahh, brr ! » et se clôturerait par « enfin en feu » serait bien prometteur. Un texte polyglotte prêt à tout. C’est en effet ce qui arrive au lecteur en découvrant cet étonnant et riche ensemble dont certains poèmes, pour notre bonheur, avaient d’abord paru dans plusieurs revues.
Le journal des poètes 1/2022 – par Nicolas Rouzet
Le Journal des Poètes, numéro 1 de l’année 2022 – La langue est aussi frontière, nous dit Jean-Marie Corbusier, pratiquer un art, c’est toujours ouvrir quelque chose qui est présent autour de nous. C’est d’un même esprit d’ouverture que témoignent les poètes luxembourgeois auxquels est consacré le dossier présenté par Florent Toniello. Ici les langues dépassent les frontières, elles se chevauchent…